Le Bus présent à L’Été Photographique de Lectoure, le 20 et 21 juillet

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Le Bus est invité cette année à participer à l’inauguration du Festival de l’Été Photographique de Lectoure, durant le weekend du 20 et 21 juillet.

A cette occasion, une sélection du travail du photographe Anthony Jean y sera présentée. Les séries choisies seront issues de sa Résidence de Territoire printanière à Saint Girons*. L’exposition se déploiera à l’intérieur et à l’extérieur du Bus.

Le Bus aura aussi le plaisir de proposer aux festivaliers un atelier de médiation ce dimanche 21 juillet à 16h.

Rendez-vous sur le site de l’Été Photographique de Lectoure pour plus d’infos
sur la programmation.



Résidence de territoire – Arts visuels et musiques actuelles
Coeur de ville Saint-Girons


<< La musique c’est le temps, la photographie c’est l’espace. >>

Serge Teyssot-Gay.

Photographier la musique, les ondes sonores, les vibrations est impossible. Dès lors, la résidence d’un photographe sur le thème des musiques actuelles était un pari intéressant. Pourtant la musique nous traverse, nous transporte, nous habite. Elle est présente partout dans notre quotidien, dans les lieux où on ne l’attend pas, dans des silences qui passent et dans des brouhahas qui s’installent. Chacun et chacune la voit, la ressent et la vie à sa manière.




Anthony Jean a donc décidé de proposer aux habitants et aux habitantes du cœur de ville de Saint-Girons, d’exprimer leur rapport personnel à cette vibration de vie et de cartographier les sentiments et les sensations. Au travers de plusieurs projets, il est allé à leur rencontre et les a questionnés. Dans les écoles, les élèves ont non seulement dansé, mais ils ont aussi cherché en eux les émotions qui naissent à l’écoute de certains morceaux musicaux. À l’EHPAD, on a fouillé dans les souvenirs, les habitudes d’antan autour de l’écoute de la musique et de la danse. Avec les adolescents et les jeunes adultes, on a exploré la dimension créatrice que peut faire naître la musicalité dans nos vies.



Les habitantes et les habitants du cœur de ville se sont en quelque sorte mis à nu devant l’objectif du photographe, ils ont dévoilé leurs habitudes et l’ont amené avec eux dans un voyage au cœur de leur intimité. Les commerçants aussi se sont donnés à voir dans les coulisses de leur profession : la musique calme par exemple les animaux chez la toiletteuse.

Elle est aussi une force unificatrice puissante et le photographe a tenu à créer du lien entre les habitants autour de rencontre. Ainsi, les élèves de l’école Henri Maurel ont rendu visite aux résidentes et aux résidents de l’EHPAD des Cèdres pour le projet « Baskets et Pantoufles ». Autour de playlists intergénérationnelles, des mains se sont tendues, on a dansé, beaucoup ri et partagé des histoires. Parfois, les enfants couraient et dansaient frénétiquement pendant que les résidents les regardaient émerveillés, parfois les résidents parlaient de leur passé et c’était au tour des enfants d’être admiratifs.

Avant d’être un processus intellectuel et réfléchi, la musique reste une sensation, une vibration au creux du ventre qui nous fait bouger à son gré, interpelle notre instinct et nous met en mouvement. Anthony Jean a donc voulu expérimenter les réactions du corps quand les personnes se perdent dans leurs écoute, dans une sorte de transe hors du temps, de l’espace et des conventions. Le Centre Aquatique du Couserans lui a fourni une matrice de liquide amniotique dans lequel il a regardé évoluer les participants et participantes pour le projet « Frontière », qui a abouti à une double performance d’Anthony et du guitariste Serge Teyssot-Gay. Lors d’un concert subaquatique, le public s’est vu aussi impliqué que les artistes eux-mêmes : les improvisations planantes du guitariste et les vibrations de l’eau ont porté les corps, qui se sont exprimés sous l’objectif d’Anthony.



Cette résidence a vu naître la rencontre d’un territoire, de ses habitants et d’un artiste qui ne repartira pas inchangé de cette expérience, laquelle constitue une nouvelle étape dans son parcours et son développement artistique. Plutôt reconnu en effet pour ses photographies de reportage et plus particulièrement son implication à bord de l’Aquarius avec l’association SOS méditerranée, Anthony Jean a ici exploré un tout autre volet du médium photographique. Avec le même engagement, extrêmement déterminé, en faveur de l’humain il a su faire ici preuve d’une adaptation remarquable au contexte de création, en positionnant sa démarche entre pratique documentaire et pratique artistique. Et comment être plus fidèle à l’essence même du médium photographique si ce n’est de chercher à se situer à la lisière, toujours fragile, entre œuvre et document ?



Retrouvez le travail d’Anthony Jean sur son site internet en cliquant ici



* La Résidence de Territoire a été réalisée en collaboration avec Art’Cade, la Communauté de Commune du Couserans – Pyrénées dans le cadre de la programmation de l’ADECC et soutenue financièrement par la DRAC Occitanie.